Revenir au dessin comme un enfant

Picasso a dit : « Il m’a fallu toute ma vie pour apprendre à dessiner comme un enfant. »

Et chaque fois que je pense à cette phrase, je la sens profondément mienne.

Je ne le perçois pas comme une citation célèbre, mais comme une confession.

Peut-être parce que chaque fois que je me retrouve devant une toile, je ressens le besoin de vivre cette même simplicité.

Ce n'est pas facile.

Il faut du courage pour oublier tout ce que vous avez appris.

Laisser tomber les règles, la technique, l’idée de ce que « devrait » être une peinture.

Mettre de côté même la peur de faire des erreurs.

Mais c'est seulement à ce moment-là, dans ces quelques moments où je me dépouille de tout, que je sens quelque chose de réel naître.

Quand je peux regarder les couleurs sans réfléchir, suivre un geste sans me demander où il va me mener, faire confiance à cette impulsion qui vient de l'intérieur, alors oui, il y a quelque chose de pur là-dedans.

C’est peut-être ce que signifie « redevenir un enfant » :

ne soyez pas naïf, mais libre.

N'oubliez pas ce que vous savez, mais choisissez de ne pas vous laisser piéger par cela.

Arrêtez de juger chaque signe, chaque choix, et soyez simplement là .

Parfois, je me rends compte que plus j’essaie de contrôler, plus je m’éloigne de la vérité silencieuse que m’offre la peinture.

Et puis j'essaie de respirer, de tout laisser aller.

C’est seulement de cette manière que je peux vraiment créer.

Créer juste pour le plaisir de créer, avec enthousiasme, curiosité et confiance.

C'est un abandon conscient, se laisser guider par quelque chose d'intérieur, quelque chose d'authentique.

C’est peut-être là, dans ce moment de liberté totale, que l’art naît véritablement.